Mercredi 30 octobre, notre camarade Alain Champarnaud, secrétaire adjoint de l’Union Locale des syndicats CGT de Saint-Paul-lez-Durance, était convoqué à la gendarmerie de Peyrolles. Une convocation qui intervient après une intrusion choquante des forces de l’ordre à son domicile, un samedi soir à 21h30, en plein repas de famille. Est-ce ainsi que l’on traite un militant engagé au service des travailleurs ?
L’affaire des collages
Cette mascarade trouve son origine dans une plainte déposée par la mairie de Saint-Paul-lez-Durance, accusant notre camarade d’avoir collé des affiches hors des panneaux officiels. De quelles affiches s’agit-il ? Celles qui dénoncent l’imposture sociale du Rassemblement National et les dangers de l’extrême droite, affiches posées lors des dernières élections législatives. Il semble que certains, dans cette municipalité, préfèrent s’attaquer aux militants plutôt que d’affronter les vérités que ces affiches exposent.
Suite à cette plainte, le samedi 19 octobre à 21h20, Alain CHAMPARNAUD, secrétaire adjoint de l’Union Locale des syndicats CGT de Saint-Paul-lez-Durance / Cadarache-ITER, a subi l’intrusion de trois gendarmes à son domicile, en plein repas de famille et en présence d’amis. Ces derniers lui ont signifié sa convocation pour le mercredi 30 octobre à 9h à la gendarmerie de Peyrolles-en-Provence, au motif de « dégradation ou détérioration de bien destiné à l’utilité ou la décoration publique ».
Le maire de Saint-Paul-lez-Durance ose prétendre dans la presse n’avoir rien contre la CGT et plaider pour le dialogue. Il parle d’un passage des gendarmes « au hasard d’une patrouille »… Mais quel hasard conduit les forces de l’ordre à débarquer chez un secrétaire de la CGT un samedi soir ? Une coïncidence bien commode… Et même s’il qualifie la plainte déposée par son premier adjoint de « basique », elle n’a jamais été retirée ! Alors, soyons clairs : si le but était de s’en prendre à la CGT, le message est reçu.
La CGT ne tolérera pas que ses militants soient traités comme des criminels pour des faits non prouvés et relevant tout au plus d’une contravention de la police municipale. Nous refusons fermement toute tentative de nous dicter nos actions et de réprimer notre liberté d’expression. La CGT ne se laissera pas intimider.
Un rassemblement d’ampleur a donc eu lieu devant la gendarmerie de Peyrolles en soutien à notre camarade Alain qui, on le rappelle, a dédié des dizaines d’années à la défense des droits des travailleurs de Saint-Paul. Le rassemblement s’est ensuite déplacé devant la mairie de Saint-Paul-lez-Durance afin de montrer au maire et à ses conseillers que la CGT ne tolèrera aucune pression de la sorte. Nous tenons d’ailleurs à remercier tous les militants et toutes les organisation qui ont répondu présent à cette occasion.
La plainte a fort heureusement été classée sans suite, grâce à la mobilisation et au manque d’éléments du dossier.
La mairie de Saint-Paul-lez-Durance semble avoir fait le choix de restreindre notre parole, notamment en ce qui concerne notre opposition à l’extrême droite. Nous affirmons avec force que nous ne céderons pas.
Le contexte
Des pressions de la mairie
Cette plainte s’inscrit dans une série de menaces et d’attaques répétées contre notre Union Locale CGT, particulièrement depuis que nous avons intensifié notre combat contre l’extrême droite. Que cherche donc la mairie ? Entretenir des polémiques futiles contre nous pendant que la population de Saint-Paul attend, depuis des années, des solutions concrètes à ses problèmes, comme l’absence de médecin ?
Un exemple éclairant: après la campagne des législatives, lors d’un repas organisé à notre local, la mairie a fait irruption, exigeant le retrait de nos affiches contre l’extrême droite et celles portant un message contre la réforme des retraites. La mairie nous a également reproché d’avoir installé un barnum aux couleurs de la CGT avec un argumentaire pour le moins douteux: vu l’engagement de la CGT contre l’extrême droite la mairie ne pourrait pas garantir notre sécurité si des riverains, offensés, décidaient de venir exprimer violemment leur colère à notre encontre… il faudrait donc faire en sorte de ne pas être trop visibles…
Il nous semble important de rappeler qu’aucun de nos messages ne prône la haine ou la violence et ne justifient donc pas de nous faire taire. De tels propos venant d’élus de la république, sensés garantir les libertés fondamentales de chacun, sont particulièrement déplacés.
Les moyens de répression seraient peut-être plus efficacement utilisés à empêcher les groupes d’extrême droite d’agresser leurs opposants plutôt que de harceler des militants qui, toute leur vie, ont défendu des travailleurs.
La justice aurait-elle tant de temps à perdre passer au crible les faits et gestes de notre UL? De nos militants les plus dévoués et intègres? Ou ne ferait-elle pas mieux de se concentrer sur les vrais responsables des inégalités sociales et économiques, ceux qui pillent le travail des salariés pour leur seul profit?
Un contexte global inquiétant
Ces actions de la mairie sont d’autant plus inquiétantes qu’elles s’inscrivent dans un contexte de montée de la répression syndicale et plus largement de la répression militante en France. Nombre de nos camarades de la CGT ont été traités comme des criminels pour avoir osé manifester et s’élever contre un gouvernement et un patronat de plus en plus hostiles à la démocratie et même au respect du peuple. En témoignent les multiples convocations par les forces de l’ordre de militants et responsables syndicaux mais aussi la multiplication des cas de répression des syndiqués en entreprise.
S’en prendre à la CGT, c’est s’en prendre à toutes celles et ceux qui se battent pour la justice sociale, contre l’extrême droite et ses méthodes. Et jamais nous ne baisserons les bras. La CGT restera debout, le poing levé, pour défendre les droits des travailleurs et l’avenir de nos territoires.
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